Seules les femmes peuvent être enceintes. Cette compétence est si enviée par les hommes que l’anthropologue Françoise Héritier en a fait le socle de sa théorie de la valence différencielle des sexes, à savoir que partout, dans les espèces animales et dans l’espèce humaine, il y a une impossibilité physique pour les mâles d’accoucher. Mais les femelles, en revanche, font les enfants des deux sexes. Le résultat de cette observation a été la création, dans les temps archaïques, d’un modèle de pensée selon lequel les hommes mettaient les enfants dans le corps des femmes, que le corps des femmes étaient mis à leur disposition par les dieux, par les ancêtres ou par les génies, pour que eux justement puissent se reproduire à moindres frais, sans souffrance et sans problème ; et donc qu’il fallait qu’ils s’approprient des corps de femmes. C’est ce qu’elle appelle « un butoir de la pensée ».
Si de nos jours si avoir un désir d’enfant est bien évidemment légitime, cela n’entraîne pas un droit à l’enfant, comme revendiqué dans les pratiques de maternité de substitution et de GPA.
Pour en discuter avec moi, j’ai invité une ancienne députée, Anne-Yvonne Le Dain, qui en 2017 écrit une tribune parue dans le Journal Le Monde, intitulée « La GPA doit-elle entrer dans nos moeurs ? Non ».
- Le féminisme de Françoise Mariotti en podcast : https://v1.radiofmplus.org/?s=le+f%C3%A9minisme
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Le féminisme de Françoise Mariotti – Le ventre des femmes est-il à disposition ?
