Lundi 22 septembre 2025 sur RADIO FM PLUS 91fm Montpellier de 11h à 12h l’émission Traces de Lumière est consacrée au poète Ilarie VORONCA Rien n’obscurcira la beauté de ce monde (rediffusion samedi 27 septembre 2025 de 11h à 12h possibilité d’écouter l’émission aussi par internet et ensuite en podcast. (https://v1.radiofmplus.org/?s=traces+de+lumi%C3%A8re)
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde -Cette proclamation d’espoir est celle d’un recueil d’Ilarie Voronca, immense poète roumain écrivant en français.
Sa vie, il l’avait enfermée dans ses livres comme un commentaire, comme les traces d’un autre. Ses hallucinations simples ou profondes il en avait fait de la poésie. Mais là la corde était trop tendue, le désespoir trop vivace.
Et lui qui au-dessus des toits voulait bâtir un autre ciel de chair s‘est enfermé dans lui-même. Il s’était tellement penché sur « le passage à niveau du cœur », qu’il n’aura pas voulu voir passer le train de la vie. La cage des mots se refermera sur lui et sa voix aura fait naufrage, images et biens.
Ilarie VORONCA faisait partie de ces écrivains roumains qui un jour ont ressenti l’appel de la France et de sa littérature, et qui abandonneront leur langue, leur culture, mais pas leur nostalgie pour enrichir la poésie française.
En 1938 il devient citoyen français. En 1939 il est démobilisé et se réfugie à Marseille et en Haute – Provence puis en Rouergue à Moyrazès (Aveyron chez les instituteurs Jean et Elise Mazenq, où il adhère à la Résistance pour combattre le nazisme,) où il fait partie du fameux maquis Daniel Pour mieux connaître le poète la véritable réponse est dans sa poésie, « c’est une poésie à relire et goûter sans cesse et de la fraternelle sollicitude de laquelle il faut sans cesse, nous qui continuions notre route, nous sentir accompagnés »- Et Ilarie Voronca se sentait « frère des hommes avec ferveur, aussi frère des bêtes et des choses, des livres et des villes, de l’espoir et du malheur ».
Ilarie Voronca fut un voyant, un frère lumineux et doux qui voulait annoncer l’espérance et qui sera broyé. Lui qui hurlait dans les rues de Rodez au bras d’Antonin Artaud, voulait nous rendre la poésie comme on rend la vue aux aveugles ; il aimait ses semblables, ses semblables l’ignorent. En effet peu d’écrivains dégagent une telle ferveur, il sera tombé pour nous éclairer au champ d’honneur de la vie quotidienne si difficile à porter seul. Il aura crié de solitude, et ne voyant pas de voie d’issue pour lui, il en tracera pour nous. Vaincu de la vie, gueule cassée de l’amour Voronca aura proclamé l’amour humain, la joie de l’autre, sa haine de l’indifférence, sa volonté de combat. Pourtant, on ne sait pourquoi il aura refusé de croire en ce qu’il disait comme message de lumière, et le désespoir l’a entraîné dans ses cercles concentriques. Le grand écart entre le rêve et la vie l’a aspiré par le fond des nuits. L’empreinte de ses mots est restée. Il voulait être parmi les hommes de l’avenir, il reste vivant parmi nous en route vers l’océan de la soif future.
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Excellente émission, très bel hommage à Ilarie Voronca. Textes bien choisis et bien mis en relief. Merci à Christian Malaplate et à toute l’équipe.